University Party

Il pouvait désirer certaines choses ou certaines personnes même, mais pas à ce point. On pourrait alors s'y méprendre, dire que ce n'était que le côté animal qui prenait le dessus et qui désirait tant son compagnon du soir. Mais c'était tout autre chose, soyez-en sûr, et le jeune Wardell ne comptait pas laisser échapper l'objet de son désir aussi facilement. Regardez-le, ce jeune lycéen, se faisant passer pour un étudiant, pour ce qu'il n'était pas afin d'entrer dans cette soirée, et de croiser celui qui semblait le rendre toute chose. Parfois il y avait du bon à tricher, à mentir légèrement, si à la finalité on y gagnait quelque chose de plus grand encore. Et Kealann avait l'impression d'y avoir gagné beaucoup. Il était vrai, regardez donc son compagnon du soir, cette attraction qui semblait se faire à double sens.

Le jeune lycéen observa son magnifique compagnon : les traits de son visage angélique, ses cheveux en pagaille qui lui donnait bien plus de charme que Kealann et ses petites bouclettes. Restant quasi immobile, collé à lui, ses mains au niveau de son torse, il ne pût s'empêcher de sourire bêtement, probablement. Comme hypnotisé par son charme. Personne pour les déranger, ni de l'intérieur du bâtiment, ni de l'extérieur. Seulement Kealann et son nouvel objet du désir. Il aurait pu se méfier, se dire que ce n'était que mirage, que peut-être ça n'allait que dans son sens, ou bien qu'il était carrément en train de rêver. Était-ce pour cette raison qu'il restait tel un koala à le coller de la sorte ? Mieux valait-il ne plus le lâcher jusqu'à ce qu'il soit sûr de sa réalité.

Il mordilla sa lèvre inférieure, penchant légèrement sa petite tête bouclée sur le côté avant d'être surpris par le geste de son compagnon. Surprit mais agréablement. Kealann entoura son cou de ses bras, comme s'il s'y accrochait un peu plus davantage encore à celui qui évoquait en lui ses plus profonds désirs et fantasmes. Il passa également ses jambes autour de ses hanches au moment où il le souleva afin d'aller le coller contre un mur non loin d'eux. Dans ce cas apprends-moi avait-il dit. Bien sûr qu'il le ferait. « Je comptais aller nul part de toute façon... » Répondit le jeune Wardell avec assurance.

« Très joli... » Kealann se tut, non pas parce qu'il n'avait plus rien à dire, mais surtout car ses mots s'étaient étouffés l'un après l'autre, de nouveau dans un échange de baiser auquel il s'empressa de répondre. Il fit glisser l'une de ses mains le long du torse de Cilian avant de lui relever lentement son haut afin de pouvoir y laisser le bout de ses doigts vagabondaient contre sa peau. Comme s'il désirait tout de lui : autant que de goûter à ses lèvres, que de toucher sa peau chaude.

code par Laxy Dunbar

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Privilégier les relations sans lendemain était pour Cilian une chose à la fois simple et nécessaire. Une sorte de mécanisme de défense. S'il ne laissait personne s'approcher trop près de lui, trop près de son cœur, alors, il n'avait aucune raison d'avoir peur. Aucune raison de se lier ou de s'attacher. Aucun risque de se mettre en danger – et ce de toutes les façons possibles et imaginables. Terrifié à l'idée de faire du mal à un autre, au même titre qu'il craignait d'être blessé lui-même, il préfèrerait, en règle générale, garder ses distances. Depuis que Mavis lui avait imposé sa nouvelle condition, il n'avait plus confiance à rien. En personne. Pourtant, d'un coup, d'un seul, Kealann était en train d'ébranler la moindre de ses certitudes. Une à une, il semblait les démanteler. Si vite, en réalité, qu'il aurait pu – qu'il aurait dû – avoir peur. Mais il n'en était rien, ou si peu. Bien trop à son aise au creux de ses bras, presque comme s'ils avaient été faits pour lui, il avait le sentiment de pouvoir s'y fondre en toute sécurité. De pouvoir, pour la première fois depuis longtemps, lâcher prise.

"Tu m'es bien autre chose qu'un désir. Tu es un vrai besoin du cœur... E. Bernard.

Passant ses bras autour de son cou à l'instant où Cilian l'avait soulevé pour venir le plaquer contre ce mur qui n'en était sans doute pas à son premier placage... Kealann ne tarda pas à enrouler ses hanches de ses jambes.

— Je comptais aller nulle part de toute façon...
— Moi non plus.

Murmura-t-il dans un souffle à peine audible et si Kealann avait prononcé quelques mots après ceux-là, si d'autres avaient espéré sortir, ils moururent aussitôt sur ses lèvres.

"Faire naître un désir, le nourrir, le développer, le grandir, le satisfaire, c’est un poème tout entier." H. De Balzac.

Le baiser, suave et langoureux qui avait suivi, ne laissait aucune place au doute. Cilian le voulait et Kealann le désirait tout autant.

"Le grand désir a cela de parfait : il ouvre l'infini. Et rien n'est comparable à ce saut dans le vide." Alain Cadéo.

Les caresses sur son torse le firent frissonner et, cette autre main qui était lentement venue se glisser sous son haut le fit mordiller la lèvre de son partenaire.

"Ses baisers laissaient à désirer... son corps tout entier." Woody Allen.

Emporté par l'effervescence du moment, Cilian laissa doucement retomber Kealann, mais à peine ses pieds avaient-ils touché le sol qu'il le retourna aussitôt. Le plaquant à nouveau contre ce même mur, dans un geste sûr, à la fois doux et sauvage – à supposer que c'était possible.

— Tu me rends fou.

Lui susurra-t-il en venant se positionner juste derrière lui. Mêlant ses doigts aux siens, il vient glisser son autre main sous son tee-shirt. Caressant agréablement son bas ventre, il vient enfouir le bout de son nez au creux de son cou. Ses lèvres allant instinctivement à la recherche de sa peau.

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