Il faisait si noir au-dehors, que la lune ne pouvait être pleine, cette nuit-là. En fait, il faisait si sombre, qu'il était même fort probable que cette dernière soit dans ce que l'on appelle une phase de "nouvelle lune". Une phase durant laquelle, elle ne se trouvait donc pas dans le ciel nocturne. C'était, sans l'ombre d'un doute, ce qui pouvait expliquer que cette nuit soit particulièrement ténébreuse. Un ciel dénué de lune, aurait certainement dû apaiser un peu son âme, ou ne serait que son corps, empli d'un stress, dont il n'avait pas encore déterminé la (les) cause(s) exact(s).

Tout bonnement incapable de trouver à nouveau le sommeil et lasse d'observer l'inobservable dans cet horizon baigné d'obscurité, Cilian se leva de son lit, après avoir allumé sa petite lampe de chevet. Sur celui-ci, se trouvait également un livre de traduction – allant du grec vers le français, sa langue maternelle, et vise versa – qu'il avait feuilleté quelques heures plus tôt, peut-être, avant que celui-ci ne finisse littéralement par l'assommer. Dommage qu'il eut était à la fois trop fatigué et déjà bien ennuyé pour avoir la force de réitérer cette expérience.

Alors, résignait, il poussa finalement sa lourde couette sur le bas-côté de son lit, abandonnant ainsi la douceur de ses draps, sans trop se poser de question. Après tout, il ne dormait plus depuis un moment, maintenant qu'il y songeait réellement. Et ayant parfaitement conscience qu'il ne parviendrait pas à se rendormir dans l'heure, à quoi bon s'acharner à demeurer ainsi, des heures durant, en laissant voguer son âme dans les dédales plus obscurs de ses pensées ? À dire vrai, il n'avait pas – encore – de pensées trop intempestives. Il se sentait davantage empreint d'émotions... Contradictoire ?  

Plongeait dans ses réflexions, alors qu'il s'était mis à faire les cent pas, Cici ne réalisa que beaucoup plus tard, que les premières lueurs du jour, avaient entre temps, pointer le bout de leur "nez". Honnêtement, après avoir passé une nuit aussi peu reposante que celle-ci, dans la solitude la plus profonde, il se surprit finalement à penser à la seule personne qui serait en mesure de réchauffer un tant soit peu son petit cœur en cet instant et, il n'avait qu'une envie : le retrouver. Hélas, ce n'était pas très raisonnable, à cette heure à la fois si tardive et si matinale ? Néanmoins, ce laps de temps un peu étrange, tiraillé entre la nuit et le jour, pouvait ne serait-ce que lui offrir la possibilité de sortir prendre l'air. De s'octroyer une petite balade dans l'espoir, qui sait, de s'aérer un peu l'esprit ?